Je vous présente l'Histoire du pilote, Denis Ponteins, l'un des survivants de la campagne de France en 1940.
Denis Ponteins est né le 23 mai 1909 à Losse, dans le département des Landes.
Passionné par l’aviation, il a presque 20 ans lorsqu’il entre à l’école Blériot de Buc. Le 12 septembre 1929, il obtient le brevet de pilote n° 22560 et s’engage dans l’aéronautique militaire. Affecté sur la base d’Istres, il se spécialise dans la chasse, pilote le Caudron C 59 puis le Nieuport 29, «le premier vrai chasseur». En avril 1930, il intègre l’escadrille de chasse du 32e régiment d’aviation mixte de Dijon et fait connaissance avec le Wibault 7. «Mon meilleur souvenir, précise Denis Ponteins, très ému. Pour un pilote, l’arrivée en escadrille est un moment formidable et inoubliable».
Nommé sergent, il rejoint le 2ème groupe de la 7ème escadre de chasse (4ème escadrille de GC II/7) où il obtient le brevet de chef de patrouille, le 19 juin 1937.
En mai 1940, l’armée allemande envahit la France. Dans le ciel, chasseurs français et allemands s’opposent sans merci au cours d’une période qui restera gravée dans l’histoire de la IIIe République sous le nom de Campagne de France. Le 5 juin, Denis Ponteins
obtient sa sixième victoire (probable) en descendant en flammes un Messerschmidt 109 alors que son Dewoitine 520, le «3 à gueule de requin», est touché par la chasse allemande. Blessé à la jambe, il est contraint de sauter en parachute près de Berny-sur-Noye. Il a alors effectué 97 missions de guerre depuis le 3 septembre 1939.
Une fois rétabli de sa blessure, il reprend son activité le 1er janvier 1941 au sein du groupe de chasse 1/8, stationné à Montpellier. Évoluant à bord de Bloch 152 au capot rouge et jaune, les pilotes diront «qu’ils volaient sous les couleurs de l’esclavage !» Placé en congé d’armistice le 1er mars 1943, Denis Ponteins entre en résistance à sa façon jusqu’en septembre 1944. «Aucune appartenance à un réseau, précise-t-il. Avec mes compagnons d’escadrille, nous aménagions les terrains d’atterrissage de fortune pour permettre aux Lysander britanniques de
réaliser leurs missions spéciales.»
Après la guerre, il deviendra pilote moniteur et terminera sa carrière sous le grade de Lieutenant-Colonel.
Il est décédé en 2009.